Dans la pratique de la médiumnité, on pense souvent aux perceptions subtiles, aux visions, aux ressentis énergétiques et aux messages venus d’un plan invisible. Pourtant, l’un des fondements les plus importants, et paradoxalement l’un des plus oubliés, est l’ancrage. Sans une base solide, sans un lien clair avec le corps et la Terre, les capacités médiumniques peuvent devenir instables, fatigantes, voire déroutantes.
Beaucoup de personnes sensibles, intuitives ou médiums se concentrent d’abord sur l’ouverture des perceptions, sans réaliser que la vraie sécurité, la vraie justesse et la vraie clarté viennent d’un ancrage profond et constant.
Dans un monde où l’on vit souvent “dans la tête”, où le mental est sollicité en permanence, où les émotions sont plus fortes que jamais, l’ancrage est devenu essentiel pour retrouver présence, stabilité et discernement. Pour un médium, c’est bien plus qu’un outil : c’est une structure intérieure, une racine, un pilier énergétique.
L’ancrage dans la pratique de la médiumnité permet de canaliser les perceptions, d’éviter la surcharge énergétique, de distinguer ses propres émotions de celles des autres et d’accueillir les messages subtils avec précision. Sans lui, les ressentis peuvent devenir flous, les visions trop intenses, les énergies extérieures perturbantes.
Que tu sois en pleine ouverture, en exploration ou déjà à l’aise avec tes perceptions extra-sensorielles, l’ancrage fait toute la différence. C’est la base qui te permet d’évoluer, d’écouter plus finement et de te relier au monde subtil en toute confiance.
Pourquoi l’ancrage est indispensable en médiumnité ?
On parle souvent de “s’élever”, mais l’élévation n’a de sens que lorsqu’elle repose sur une base solide. Je me souviens d’un de mes ateliers “Développer ses capacités médiumniques”. Parmi les participantes, il y avait cette femme qui avait vécu une EMI (Expérience de mort imminente). Sa sensibilité s’était ouverte brusquement, comme une porte qu’on n’avait pas vue s’entrouvrir : des frissons qui surgissaient sans prévenir, des intuitions limpides, des rêves qui semblaient lui parler avec insistance.
Et pourtant, derrière cette ouverture magnifique, quelque chose n’allait pas. Elle se sentait comme suspendue entre deux mondes, un peu flottante, parfois même étrangère à son propre corps. C’était comme si ses perceptions s’étaient allumées trop vite, sans que ses pieds aient eu le temps de toucher la Terre.
Lorsque je l’ai accueillie, je lui ai murmuré une phrase simple, mais essentielle :
“Pour entendre le subtil, il faut d’abord être chez toi.”
Alors, nous avons travaillé l’ancrage. Pas seulement comme une technique, mais comme un retour à soi, un atterrissage doux dans sa propre présence. Peu à peu, elle a senti son énergie redescendre, son souffle s’apaiser, sa clarté revenir. Et dans ce mouvement, quelque chose s’est réaligné : elle a commencé à distinguer ce qui venait de son émotion, de son mental… et ce qui venait réellement du subtil.
Car un ancrage profond :
- Stabilise les perceptions,
- Réduit la fatigue énergétique,
- Préserve des influences extérieures,
- Renforce la confiance,
- Rend les messages plus cohérents.
Sans cet enracinement, la médiumnité devient un souffle fragile, une flamme qui tremble au moindre courant d’air.
Les signes d’un manque d’ancrage
On reconnaît souvent le manque d’ancrage non pas à ce que l’on voit, mais à ce qui vacille à l’intérieur. Je repense à cette entrepreneure du bien-être venue en consultation un matin, un peu lasse, un peu dépassée. Elle s’est assise en face de moi et a murmuré : « Je sens tellement de choses mais je ne sais plus ce qui m’appartient. »
Elle avait une intuition magnifique, une ouverture naturelle au monde subtil. Mais son énergie captait tout, trop vite. Elle ressentait les émotions des autres avant même qu’ils ne parlent, absorbait les ambiances des lieux comme une éponge, et se réveillait épuisée malgré des nuits complètes.
Elle m’a confié : « Parfois, j’ai l’impression d’être présente mais décalée de quelques centimètres. Comme si je regardais ma vie depuis juste à côté. »
C’est exactement ça, le désancrage : un corps bien là, mais une énergie ailleurs. Une présence en pointillés. Les signes les plus courants ressemblent souvent à ceux qu’elle vivait :
- Une sensation de flotter,
- Des difficultés à se concentrer,
- Une fatigue persistante,
- L’hyper-empathie,
- Des pensées qui tournent sans se poser,
- L’impression d’être “à côté de soi”,
- Des perceptions intuitives confuses ou envahissantes.
Je lui ai expliqué que rien de tout cela n’était un problème spirituel. C’était simplement l’appel de son corps, un besoin d’ancrage énergétique qui demandait qu’on revienne vers lui.
Alors nous avons commencé par un exercice simple : sentir ses pieds, respirer dedans, déposer son attention dans ses jambes comme si chaque souffle devenait une racine. En quelques minutes, son regard s’est posé, ses épaules se sont relâchées, sa voix est devenue plus profonde.
Elle a soufflé : « J’ai l’impression de revenir dans ma vie. »
C’est ce que fait l’ancrage spirituel : il te ramène à toi, au présent, à ton axe. Il redonne de la densité, de la solidité intérieure. Et quand cette stabilité revient, les intuitions cessent d’être des vagues qui submergent : elles deviennent des messages clairs, des perceptions précises.
Sans ancrage, la médiumnité peut devenir un vent capricieux. Avec l’ancrage, elle devient une boussole fiable.
Comment l’ancrage soutient la médiumnité au quotidien ?
3 pratiques pour t’ancrer avant ta séance de médiumnité
Avant d’ouvrir ton canal, avant de te relier au monde spirituel, ton énergie a besoin de descendre, de se poser, de s’enraciner. Voici trois pratiques simples, mais profondément transformatrices, pour t’aider à installer un ancrage solide avant toute connexion médiumnique. Cette liste est non exhaustive, tu peux créer la pratique qui résonne pour toi.
1. Le rituel des racines vivantes
Assieds-toi confortablement, les pieds bien à plat sur le sol. Ferme les yeux, puis inspire et expire lentement. Puis imagine que ton souffle descend jusque dans tes jambes.
À l’expiration, visualise des racines qui sortent de tes pieds et plongent dans la Terre. Des racines profondes, épaisses, vivantes. À chaque respiration, sens-toi descendre un peu plus dans ton corps, comme si ton énergie trouvait enfin un lieu où se déposer.
Fais-le pendant deux ou trois minutes. Tu sentiras une densité revenir dans ton centre, une présence plus pleine. C’est ton énergie qui se réunit.
2. Le poids du corps : redevenir matière
Debout, écarte légèrement les pieds. Inspire profondément puis laisse ton expiration tomber comme une vague. Relâche le poids du corps dans tes jambes, dans ton bassin, dans tes pieds.
Sentez ce poids. Laisse-le te traverser. Laisse ton corps redevenir matière.
La médiumnité n’est jamais une fuite vers le haut. C’est un dialogue entre les mondes. Tu ne peux pas recevoir clairement si tu n’es pas d’abord “posé”.
3. L’appel à la Terre : la phrase d’alignement
Juste avant une pratique, prends 10 secondes et pose une intention. Simple, claire, puissante.
Par exemple : « Je m’enracine profondément. Je suis ici. Mon corps m’accueille. Je suis en sécurité. Et je suis maintenant au service du monde spirituel.»
Cette phrase agit comme une clé énergétique : elle aligne ton mental, ton corps et ton canal intuitif en un seul mouvement.
Avec partage,
Michèle Meillac, médium du centre Les Gardiennes

